L'usine du Brésilien est installée en bordure d'une magnifique baie du grand sud calédonien, à proximité d'un des six sites de la barrière de corail, qui ont été inscrits en juillet dernier au patrimoine de l'humanité de l'Unesco.
Délogés au marteau et au burin, les coraux sont transportés par bateau, entreposés dans des caisses et régulièrement aspergés pour être replantés à distance sur le fond sous-marin, avec l'aide de ciment pour améliorer leur fixation.
 "Pour ValeInco, nous avons réparti les colonies sur trois sites. Un mois après la transplantation, nous avons effectué une première surveillance et puis tous les six mois depuis trois ans", indique Sandrine Job, ingénieur en écologie récifale.
"Sur deux des sites, 90% des coraux ont survécu et se développent, ce qui est un très bon taux de survie. En revanche, nous avons observé une invasion d'étoiles de mer coussin qui a provoqué la mortalité de la moitié des transplants sur le troisieme site", a-t-elle également indiqué.
A quelques 450  km au nord, l'anglo-suisse Xstrata, troisième groupe minier mondial, a également financé en juillet dernier une opération de transplantation corallienne. L'objectif est de compenser les impacts environnementaux du creusement d'un chenal de 150 m de large pour le port de l'usine Koniambo, prévue pour 2012.

"Il y a dans cette zone des pinacles coralliens de 10 à 12 mètres de haut avec des colonies de plusieurs mètres de diamètre qui datent de centaines d'années. Leur valeur écologique est importante", a expliqué Sabrina Virly, co-gérante d'un bureau d'étude EMR (Environnement de la Mine au Récif).
"Nous avons employé des moyens lourds telles qu'une scie hydraulique pour détacher ces grosses "patates de corail". A l'aide de bouées de levage et d'un bateau, elles ont ensuite été délicatement remorquées jusqu'aux sites récepteurs", a-t-elle précisé.
Tels des jardiniers, les scientifiques recréent sous l'eau des paysages coralliens, au plus près de ceux trouvés à l'état naturel.
"Lors de notre premier suivi en septembre 2008, un site avait très bien pris. L'autre avait souffert de destructions, vraisemblablement causées par le passage d'un banc de gros poissons, tels des perroquets à bosse, dont les coups de dents auraient détruits un bon nombre de transplants.

"La première expérience de transplantation corallienne remonte à 1979, mais cette technique se situe toujours à un stade expérimental, lié à la complexité de l'écosystème corallien et à la difficulté d'appréhender la portée des actions de l'homme sur le récif. Ainsi seul un petit nombre d'applications existent de part le monde", a également indiqué la scientifique.

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